STATINES: Pour la HAS, leur intérêt reste indiscutable
Alors que le Pr Philippe Even de l'Institut Necker s’apprête à publier son ouvrage La Vérité sur le cholestérol, en forme « d’éloge » du cholestérol mais critique sur les statines, la Haute Autorité de Santé évoque sa crainte de voir augmenter encore, avec la sortie de ce livre, la défiance à l'égard des traitements existants et des médecins qui les prescrivent, une défiance alimentée par de trop nombreuses « affaires ». La HAS recommande ainsi aux patients de ne pas arrêter leur traitement mais reconnaît un mésusage probable de ces anticholestérolémiants.
Ce livre, qui fait suite à un premier ouvrage sur l'inutilité et la dangerosité des médicaments paru à l'automne dernier condamne sans appel le recours aux statines dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, écrit la HAS. L'hypercholestérolémie n'est le plus souvent pas une maladie, mais elle augmente le risque de survenue de maladie cardio-vasculaire. La prendre en charge s'avère donc indispensable pour certains malades. Alors que pour le Pr Even, le cholestérol joue un rôle indispensable dans la protection des cellules musculaires, cardiaques et nerveuses. Il permet la stabilité biologique de nombreux récepteurs hormonaux, immunologiques et neurologiques, la production de nombreuses hormones et de la vitamine D, essentielle à la santé osseuse.
Un risque réduit de 20% d'événements cardio-vasculaires : La dernière méta-analyse menée en 2010 par la Haute Autorité de Santé (HAS) portant au total sur 170.000 patients concluait à l'efficacité des statines mais avec une efficience inégale en fonction du profil des patients et avait rappelé, qu'avant la mise en place d'un traitement médicamenteux, le respect de règles hygiéno-diététiques est un des éléments clés de la prise en charge du patient hypercholestérolémique. La HAS concluait que le traitement par statines diminue le risque de mortalité toutes causes d'environ 10% d'une part et le risque d'événements cardio-vasculaires de 15 à 23%. Dans ses recommandations de février 2012, la HAS précisait que si la prescription d'une statine est jugée nécessaire, c'est-à -dire en cas de risque élevé avec plusieurs facteurs de risque, le choix de la molécule et de sa dose dépend du niveau de risque du patient, de l'existence ou non d'antécédents cardio-vasculaires, du taux initial de LDL-cholestérol (LDL-c) et de la réduction du LDL-c recherchée. La HAS précise également, qu'en prévention secondaire l'intérêt des statines est indiscutable.
La HAS constate un certain mésusage des statines en France : un recours abusif aux statines en prévention primaire, chez des personnes qui ne sont pas à haut risque, en même temps qu'un défaut de prescription de statines chez des patients qui le justifieraient. D'une manière plus générale, les statines sont même devenues un médicament banalisé pour certains experts, comme le suggérait cette méta-analyse de la Cochrane Review qui allait jusqu'à proposer que toutes les personnes de plus de 55 ans devraient se voir proposer des statines pour réduire leur cholestérol et leur tension artérielle.
La HAS rappelle enfin aux patients ne doivent pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin et que s'ils sont inquiets, ils doivent aborder ce sujet à l'occasion d'une prochaine consultation.
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