Syndrome de FATIGUE CHRONIQUE: Un premier virus identifié

Une forme héréditaire de l'herpèsvirus humain de type 6 (HHV-6) un virus très répandu qui reste dans l’organisme sous forme de « latence virale » pourrait être responsable, selon cette étude de l’Université de Floride du Sud, de certains cas de syndrome de fatigue chronique (SFC). Si de nombreux experts ont suggéré de multiples causes au SFC, y compris certains virus, c’est le premier virus à être désigné responsable. Ces conclusions, présentées dans le Journal of Medical Virology, suggèrent que les antiviraux peuvent améliorer les symptômes neurologiques sévères, la douleur chronique et la fatigue à long terme, subis par les patients atteints de SFC.
Le Syndrome de fatigue chronique (SFC) responsable d'un lourd fardeau sanitaire avec son cortège de symptômes, fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil, « existe » bel et bien…pour 17 millions de personnes dans le monde. Mais sa cause infectieuse invoquée puis contestée depuis plusieurs années, avec l'intervention des virus XMRV et pMLV, ensuite réfutée, n'a jamais pu être précisée. L'herpèsvirus humain de type 6 (HHV-6) invoqué dans cette étude est extrêmement répandu : Plus de 95% de la population est primo-infectée par le HHV-6, avec un système immunitaire normal, le virus reste inactif. HHV-6 va provoquer de la fièvre, la roséole (éruption cutanée) chez les nourrissons durant la petite enfance, et se propage par la salive. Chez les patients immunodéprimés, HHV-6, lorsqu'il se réactive, peut provoquer un dysfonctionnement neurologique, une encéphalite, la pneumonie ou des faiblesses organiques.
Le lien entre l'infection par le HHV-6 et le SCF reste assez complexe : Après «primo-infection», les herpèsvirus humains connus se mettent en latence virale mais peuvent se réactiver et provoquer des maladies en cas d'immunosuppression ou au cours du vieillissement. Mais le HHV-6 est unique parmi les herpèsvirus, au cours de la latence, son ADN s'intègre aux télomères situés à l'extrémité des chromosomes. Cette intégration chromosomique peut être transmise d'un parent à l'enfant et donc héritable par les générations futures. Elle concerne environ 0,8% de la population. Les personnes porteuses paraissent en bonne santé mais sont moins capables de se défendre contre d'autres infections à HHV-6.
Les chercheurs montrent chez des patients atteints de SFC avec symptômes neurologiques sévères, une prévalence de l'intégration chromosomique à HHV-6 >2%, soit plus du double du niveau en population générale. Chez ces patients, le virus HHV-6 se réplique rapidement. Mais un traitement antiviral par valganciclovir parvient à éliminer l'infection. Aux seuls Etats-Unis, précisent les auteurs, 10 à 15.000 patients seraient atteints par cette forme de SFC.
Source: Journal of Medical Virology online July 25, 2013; DOI: 10.1002/jmv.23685 Persistent human herpesvirus-6 infection in patients with an inherited form of the virus
Lire aussi : Syndrome de FATIGUE CHRONIQUE: Toujours pas de virus en vue
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