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SYNDROME de SEVRAGE NÉONATAL : L’urgence de normes d'évaluation et de traitement

Actualité publiée il y a 6 années 7 mois 1 semaine
JAMA
On estime aujourd'hui que 20 nourrissons sur 1.000 naissent avec exposition aux opioïdes in utero

Ce large examen de la littérature, mené par une équipe Boston Medical Center exprime deux urgences : l’incidence croissante du syndrome de sevrage néonatal (SSN) et la nécessité de mener d’autres recherches et d’établir enfin des recommandations permettant la détection, l’évaluation et la prise en charge optimales de ce syndrome chez le nourrisson. Une analyse présentée dans le Journal of American Medical Association, qui relève également toutes les promesses des approches non pharmacologiques.

 

Les chercheurs du Grayken Center for Addiction du Boston Medical Center ont mené cet examen des études publiées sur les outils d'évaluation et les approches de traitement pharmacologiques et non pharmacologiques du SSN. Ils constatent dans un premier temps, l’insuffisance de données, en particulier en raison d’échantillons ou de durée de suivi trop limités. Il s’agira, écrivent les chercheurs, de regarder les effets des traitements au-delà du court terme et sur le développement et du bien-être de l'enfant à long terme.

 

L'incidence du syndrome continue d'augmenter, et on estime maintenant que 20 nourrissons sur 1.000 naissent avec exposition aux opioïdes in utero. Les signes de sevrage apparaissent généralement 2 à 3 jours après la naissance et comprennent l'irritabilité, la difficulté à s’alimenter et à dormir, la diarrhée et la rigidité musculaire. Les professionnels de la petite enfance évaluent le nourrisson à l'aide d'un outil d'évaluation standard et déterminent ainsi la nécessité d'un traitement médicamenteux. Les médicaments utilisés pour traiter ces symptômes de sevrage chez les nourrissons comprennent la morphine, la méthadone et la buprénorphine.

 

Les progrès les plus cliniquement significatifs se situent dans les interventions non pharmacologiques : l’équipe a examiné les études publiées sur le sujet de 2007 à 2017, soit 53 essais contrôlés randomisés, études de cohorte, études de cas et une étude transversale. Les aspects étudiés de l'évaluation, du diagnostic et du traitement comprenaient l'utilisation de méthodes non pharmacologiques pour traiter les symptômes de sevrage, les traitements pharmacologiques pendant la grossesse ou chez le nourrisson. Les auteurs constatent alors que les progrès les plus cliniquement significatifs dans les approches de traitement concernent des interventions non pharmacologiques, telles que le renforcement et le soutien à la parentalité dans et l'allaitement maternel. En effet, de premières données montrent que ces approches permettent de réduire le besoin de médicaments. Cependant, d’autres essais cliniques seront nécessaires pour identifier les approches optimales et préciser leurs effets à long terme, même si plusieurs études montrent des résultats positifs pour le nourrisson mais aussi pour le système de santé.

 

Et les traitements pharmacologiques ? Les données actuelles sont insuffisantes, écrivent les auteurs, pour indiquer parmi les différents médicaments, dont, la buprénorphine, la morphine et la méthadone, ceux qui sont plus bénéfiques que d'autres. Des essais cliniques sont actuellement en cours pour comparer ces médicaments afin de déterminer la meilleure approche. Des recherches devront également regarder si ces médicaments pourraient être utilisés, en toute sécurité en ambulatoire.

 

Et en cas de dépendance maternelle aux opioïdes ? De premières données montrent que pour le traitement de la dépendance aux opioïdes chez les femmes enceintes et la prise en charge des symptômes de sevrage associés chez le nourrisson, la buprénorphine est associée à des résultats d'hospitalisation améliorés par rapport à la méthadone, mais avec un impact imprécis sur les résultats à long terme. Là encore, des recherches supplémentaires seront nécessaires.

 

« Il est essentiel d’aller au-delà des résultats initiaux de l'hospitalisation pour l’évaluation de ces nourrissons atteints de syndrome de sevrage néonatal, afin de déterminer les normes de soins qui produisent les meilleurs résultats possibles à court et à long terme ».


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