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TABAGISME : La double altération neuro-immune

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 3 semaines
SNMMI 2019
Cette recherche par imagerie moléculaire d’une équipe de l'Université Yale de New Haven (Connecticut) suggère que les fumeurs pourraient avoir une fonction neuro-immune et une fonction cognitive altérées

Cette recherche par imagerie moléculaire d’une équipe de l'Université Yale de New Haven (Connecticut) suggère que les fumeurs pourraient avoir une fonction neuro-immune et une fonction cognitive altérées. Les conclusions, présentées à la Réunion annuelle de la Society of Nuclear Medicine and Molecular Imaging (SNMMI 2019) soutiennent également que la restauration du système immunitaire pourrait aider les fumeurs à arrêter, tout en améliorant leur fonction cognitive.

 

La recherche apporte, pour la première fois, des preuves préliminaires de la réduction neuro-immune des fumeurs vs non-fumeurs. Elle sensibilise à nouveau aux effets délétères du tabac, une des principales causes de décès évitables, mais révèle des effets complexes sur la signalisation immunitaire, jusque-là inconnus : alors que la nicotine supprime le système immunitaire, d'autres composés de la fumée de tabac provoquent l’inflammation. Et comme une signalisation neuro-immune altérée peut contribuer à la consommation compulsive de drogues, l’étude identifie un cercle vicieux tabac, réponse neuro-immune et dépendance.

 

Le cercle vicieux "tabac, réponse neuro-immune et dépendance"

 

Une altération de la fonction neuro-immune chez les fumeurs : les chercheurs utilisent ici l’imagerie cérébrale par tomographie par émission de positon (ou pet scan) chez 16 participants fumeurs et 19 non-fumeurs. Un sous-ensemble de 8 fumeurs et de 9 non-fumeurs a également participé à un deuxième examen 3 heures après l'administration d’un lipopolysaccharide (LPS) pro-inflammatoire. Aucune différence significative dans les analyses de base n’est observée entre les fumeurs et les non-fumeurs, cependant, la réponse au LPS s’avère significativement plus faible chez les fumeurs que les non-fumeurs dans certaines zones du cerveau, dont le striatum et le cortex. La recherche suggère ainsi une altération de la fonction neuro-immune chez les fumeurs vs non-fumeurs.

 

Un nouveau rôle important pour l'imagerie moléculaire dans la recherche clinique portant sur le système immunitaire du cerveau. De prochaines recherches vont se poursuivre sur la manière dont la restauration du système immunitaire pourrait aider les fumeurs à arrêter de fumer, tout en améliorant la fonction cognitive.

 

Des implications importantes pour les fumeurs : l’intérêt de cibler, dans les troubles liés à l'utilisation de substances, les mécanismes neuro-immunes avec des thérapeutiques est certain, cependant ces travaux viennent confirmer que la restauration du système immunitaire pourrait également être bénéfique aux fumeurs.

Or comme le dysfonctionnement immunitaire est lié au dysfonctionnement cognitif, cibler le système immunitaire pourrait éventuellement, en plus, apporter un avantage cognitif.


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