TABAGISME : Pourquoi après un AVC le minimum c'est de s'arrêter de fumer
C’est une photographie qui devrait être riche d’enseignement que nous livre cette équipe de neurologues du Weill Cornell Medicine (New York). Quand on arrête de fumer, l’incidence de l’AVC chute. Et pourtant, si le tabagisme diminue en population générale, les taux de tabagisme des survivants d'AVC eux, n’ont pas bougé. Ils ont même tendance à augmenter. Le message de cette étude, présentée à la Conférence internationale de l'American Stroke Association de Los Angeles est donc clair : « L'arrêt du tabac doit figurer en tête de liste des mesures préventives pour les personnes ayant subi un AVC, car ceux qui continuent de fumer ont un risque très accru de crise cardiaque, de nouvel AVC et de décès ».
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L’auteur principal, le Dr Neal S. Parikh, professeur de neurologie rappelle l’importance de combiner plusieurs mesures pour contrôler la pression artérielle : « L’arrêt du tabac doit s’accompagner d’un traitement pharmacologique « pour éclaircir » le sang (comme l'aspirine, le clopidogrel ou un anticoagulant) et de médicaments hypocholestérolémiants afin de s'assurer que la pression artérielle est contrôlée ».
Il faudra jusqu’à 25 ans d’arrêt total du tabac pour retrouver totalement sa santé cardiovasculaire,
mais à 5 ans et c’est déjà 39% de risque cardiovasculaire en moins.
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1 survivant d’AVC sur 4 continue à fumer : son équipe a examiné les données de plus de 49.000 adultes, âgés de 20 ans ou plus ayant participé à la NHANES (National Health and Nutritional Examination Surveys) entre 1996 et 2016. 1 participant sur 37 a signalé avoir déjà subi un AVC (âge moyen 65 ans, 57% de femmes). L’analyse constate qu’au cours de la période de suivi,
- 24% des survivants d'un AVC déclarent avoir fumé activement, vs 22% pour l’ensemble des participants ;
- entre les vagues 1999-2000 et 2015-16, le taux de tabagisme actif en population générale a diminué de manière constante et significative, passant d'environ 25% à 19% ;
- en revanche, le taux de tabagisme chez les survivants d'AVC a progressé, de 23% à 26%.
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Idem chez les survivants de crise cardiaque : ces résultats obtenus chez des patients ayant subi un premier AVC sont similaires à ceux observés chez des patients victimes d’un premier infarctus du myocarde, soulignent les chercheurs. Une analyse de 2015 menée auprès de ce groupe de patients à partir des données de la même enquête NHANES, avait aussi révélé que la proportion de patients ayant déjà subi une crise cardiaque et qui continuaient de fumer ne diminue pas entre 1999 et 2012.
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Prévention secondaire : le besoin urgent d'interventions de sevrage : Ce taux de tabagisme persistant chez les survivants d'un AVC ou d’une crise cardiaque témoigne de la nature hautement addictive de la nicotine. Les chercheurs conseillent donc à ces personnes d’avoir recours aux substituts nicotiniques si besoin. Alors que ces événements cardiaques constituent la première cause de décès dans le monde, l’étude soulève ainsi une lacune considérable en termes d'efforts de prévention secondaire.
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« Les thérapies cognito-comportementales de soutien à l’arrêt et de substitution nicotinique devraient être systématiquement proposées à tous les fumeurs qui survivent à de tels événements ».
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