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Troubles du SOMMEIL et OBÉSITÉ : Les dégâts génétiques d'une horloge biologique déréglée

Actualité publiée il y a 11 années 8 mois 2 semaines
PNAS

Une semaine de privation ou de manque de sommeil suffit à altérer l'expression de centaines de gènes impliqués dans l'inflammation, l'immunité, et la réponse des cellules au stress, suggère cette étude britannique, présentée dans les Actes de l'Académie des Sciences américaine. Des travaux qui contribuent à expliquer sur un plan biologique, comment une horloge biologique chamboulée peut favoriser le développement des troubles du sommeil, bien sûr, mais également de l'obésité, de la maladie cardiaque et des troubles cognitifs. Un appel à une bonne hygiène de sommeil, donc.

De nombreuses études ont déjà montré le rôle essentiel de l'horloge biologique dans le développement des troubles du sommeil et de certaines maladies chroniques comme l'obésité ou le diabète mais également certains cancers, dont le cancer du sein. Une étude publiée dans Nature Médicine a souligné l'importance de l'horloge biologique comme chef d'orchestre du métabolisme. Une précédente étude publiée dans le Faseb Journal, montre également, chez la souris, une prise de poids presque diminuée de moitié lorsque le sommeil et l'accès à la nourriture sont planifiés. Enfin, d'autres études ont également montré qu'un sommeil perturbé et une horloge déréglée sont associés à une prise de poids assurée et autres troubles métaboliques. Cette recherche révèle les dégâts génétiques considérables associés au manque de sommeil sur près de 400 de nos gènes. Les chercheurs ont étudié ces mécanismes sur 26 volontaires dont le sommeil a été restreint à moins de 6 heures par nuit, ou, au contraire autorisé durant 10 heures ou plus, pendant une semaine. Après chaque semaine d'étude, les participants devaient rester éveillés pendant environ 40 heures pour fournir des échantillons de sang. L'analyse de l'ARN et de près de 23.000 gènes à partir de ces échantillons a permis de mettre en évidence les effets du manque de sommeil sur l'expression de 711 gènes (Schéma de gauche).


Les gènes affectés par le manque de sommeil sont ceux non seulement associés aux rythmes circadiens (PER1, PER2, PER3, CRY2, HORLOGE, NR1D1, NR1D2, RORA, DEC1, CSNK1E), à l'homéostasie du sommeil (IL6, STAT3, KCNV2, CAMK2D), mais également au stress oxydatif (PRDX2, PRDX5 ) et au métabolisme (SLC2A3, SLC2A5, GHRL, ABCA1). Les processus biologiques affectés incluent la modification de la chromatine (l'ADN dans le noyau des cellules qui régule l'expression génique), le métabolisme, l'inflammation, l'immunité et le stress.

Près de 400 gènes déréglés : De plus, l'expression de 1.855 de ces gènes culmine puis baisse, en fonction du rythme circadien. Le manque de sommeil réduit cette amplitude d'expression de 374 de ces gènes. Les auteurs constatent ainsi que le nombre de gènes touchés par la privation de sommeil est 7 fois plus élevé après une semaine de privation de sommeil. Leurs résultats montrent ainsi l'importance du sommeil et de l'horloge biologique sur l'expression génique et l'un des effets biologiques majeurs du sommeil sur la santé humaine.

Rétablir les "bonnes protéines": certes, ces travaux suggèrent que la thérapie génique ciblée sur les "gènes du sommeil" pourrait être une option thérapeutique possible pour rétablir l'expression de ces gènes perturbés. Cependant, face à ces multiples modifications d'expression génique, il apparaît plus aisé de rétablir les rythmes circadiens par de bonnes mesures d'hygiène de sommeil et autres mesures hygiéno-diététiques. Ensuite, l'adoption d'un mode de vie sain et de supplémentation naturelle peuvent également permettre de lutter contre les effets et facteurs biologiques du manque de sommeil, tels que le stress, la fatigue ou les troubles émotionnels.


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