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TUBERCULOSE: Des réponses immunitaires différentes selon les ethnies

Actualité publiée il y a 11 années 3 mois 3 semaines
PLoS Pathogens

Ces différences ethniques de réponse immunitaire à la bactérie de la tuberculose (TB), constatées par cette étude de l'Université Queen Mary de Londres, ont des implications importantes, à la fois pour le diagnostic et le traitement de la maladie. Ces conclusions, publiées dans la revue PLoS Pathogens, mettent aussi en évidence le rôle joué par la vitamine D et la manière dont elle est transportée dans le sang dans la réponse immunitaire à la TB.

La tuberculose est une infection causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Bien que rare aujourd'hui dans les pays développés, en raison de la vaccination par le BCG, l'amélioration du niveau de vie et l'efficacité du traitement par antibiotiques, la TB est en résurgence depuis la fin des années 1980. En France, la tuberculose fait encore près de 5.000 cas et reste responsable de 900 décès par an. La tuberculose demeure également un problème majeur de santé dans le monde, responsable de près de neuf millions de nouveaux cas et de décès de 1,4 millions en 2011.


L'étude a analysé la réponse immunitaire de 128 patients atteints de TB, nouvellement diagnostiqués à Londres et représentant plusieurs groupes ethniques : Afrique (45), Europe (27), Asie (55) et ascendance mixte européenne-asiatique mixte. En analysant les niveaux de différents marqueurs inflammatoires dans les échantillons de sang prélevés avant le traitement, les chercheurs montrent que les réponses immunitaires des Asiatiques et Européens sont similaires, mais différentes de celles des Africains. Cette différence est bien identifiée comme liée à des différences génétiques (et non de souches).

Une immunité construite en fonction des migrations et des souches rencontrées : Le Dr Adrian Martineau, de la Queen Mary explique que la bactérie de la tuberculose a évolué avec les migrations vers l'Europe et l'Asie il y a environ 70.000 ans et que les différentes souches de la bactérie infectent de manière inégale les différents groupes ethniques. En analysant des échantillons de sang de 85 participants après 8 semaines de traitement intensif, les chercheurs constatent que les différences ethniques de réponse immunitaire deviennent encore plus marquées. Il faudrait donc, au vu de ces résultats, développer de nouveaux tests diagnostiques, qui prennent en compte ces données génétiques.

La vitamine D, facteur clé de la réponse immunitaire: Un facteur clé de la variation ethnique de la réponse immunitaire est le type génétique de la protéine qui se lie la vitamine D dans le sang. Il existe différents types génétiques de cette protéine, variables selon le groupe ethnique, et la manière dont la vitamine D est transportée dans le sang est cruciale dans la formation de la réponse immunitaire à la TB.

Cette recherche appelle ainsi au diagnostic et au traitement ciblé voire personnalisé par ethnie. Ces conclusions peuvent également contribuer à expliquer la forte émergence des résistances aux traitements de première ligne.


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