TUBERCULOSE et ANTIBIORÉSISTANCE: Une apoptose en 2 temps contre les bactéries
Cette équipe de l’Université d'Alabama à Birmingham propose une toute nouvelle thérapie contre la tuberculose, une maladie qui touche chaque année plus de 10 millions de personnes et entraîne 1,8 million de décès : il s’agit de contraindre les macrophages infectés par Mycobacterium tuberculosis à une mort cellulaire programmée (apoptose) et à libérer ainsi la bactérie pour l’achever avec une concentration plus faible de l’antibiotique de première ligne, la rifampicine. Une réponse, avec cette stratégie qualifiée « de relâchement/destruction » aux multiples formes et niveaux d’antibiorésistance. Des résultats présentés dans les Scientific Reports qui vont permettre non seulement de faciliter mais aussi de raccourcir le traitement des patients tuberculeux.
Car cet antibiotique courant, de première ligne dans le traitement de la TB est inefficace contre les bactéries intracellulaires. Les chercheurs décrivent ainsi Mycobacterium tuberculosis comme un « pathogène parfait » capable de survivre à l'intérieur des cellules immunitaires pour échapper à leur réponse. Les bactéries se développent finalement dans un environnement protégé protégé des antibiotiques.
Les chercheurs de Birmingham apportent ici la preuve de concept d'une nouvelle stratégie, forcer spécifiquement les macrophages à mourir pour libérer les bactéries intracellulaires et pouvoir les éliminer plus facilement. Le gros avantage de cette stratégie est qu'une dose alors bien plus faible d'antibiotique suffit à les éliminer. Si cette stratégie pouvait être traduite en application clinique, cela signifierait des périodes de traitement plus courtes pour les patients atteints de tuberculose, les traitements actuels durant au moins 6 mois – ce qui pose inévitablement le problème de l'observance, de la récidive et de la résistance.
Un médicament qui induit l'apoptose sélective des macrophages infectés : ces résultats précliniques montrent, pour la première fois, que l'apoptose sélective induite par médicaments, des macrophages infectés, est réalisable. En outre, l'apoptose induite par le médicament permet d'améliorer la réponse immunitaire adaptative contre le pathogène. Il s'agit en fait de cibler une enzyme de macrophage spécifique, PPM1A, au rôle clé dans la régulation des réponses antivirales et antibactériennes des macrophages. Lorsque M. tuberculosis infecte les macrophages, la bactérie induit des niveaux accrus de PPM1A, ce qui paralyse la réponse immunitaire des macrophages. Ainsi, la « surrégulation » anormale de cette enzyme macrophage provoquée par M. tuberculosis agit comme un point de contrôle qui met fin à la capacité des macrophages à subir une apoptose intrinsèque et extrinsèque. Bref, inhiber PPMA1 permettrait de relancer l'apoptose intrinsèque puis l'apoptose extrinsèque grâce à l'antibiotique, de manière à éviter la diffusion de ces bactéries hors des macrophages, ce qui conduit à la nécrose et au développement de la maladie.
08 February 2017 doi:10.1038/srep42101 Mycobacterium tuberculosis exploits the PPM1A signaling pathway to block host macrophage apoptosis
Plus de 50 études sur la TB
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