VIEILLISSEMENT: Et si l'on éteignait les gènes de l'âge?
La restriction calorique a déjà été suggérée comme une méthode efficace contre le vieillissement, un apport calorique réduit pouvant favoriser des télomères longs, réduire l'incidence du cancer, ou encore assurer « une meilleure conservation » des neurones. Bien que le mécanisme sous-jacent ne soit pas connu, la restriction calorique a déjà prolongé la durée de vie de la levure, de vers, de mouches, de singes, et même, dans quelques études, d’humains. Ici des chercheurs de l’Université de Tel Aviv (TAU) développent un algorithme qui imite la restriction calorique et identifie les gènes à éteindre pour obtenir le même effet anti-vieillissement.
Cette équipe de TAU vient donc de mettre au point un système, qui imite la restriction calorique, sans restriction calorique. Il s'agit d'un algorithme informatique qui recherche les gènes pouvant être éteints pour créer le même effet anti-vieillissement. L'équipe du laboratoire du Pr Ruppin a utilisé une technique d'avant-garde, la modélisation métabolique de l'échelle du génome ou GSMM (genome-scale metabolic modeling). GSMM permet de décrire le métabolisme et les processus cellulaires.
Appliquée à la génétique du vieillissement, la technique a permis d'identifier les gènes à désactiver pour prolonger la vie sur la levure, un modèle génétique courant, soit GRE3 et ADH2. En éteignant ces 2 gènes, le niveau de stress oxydatif est considérablement réduit, comme dans le cas d'une restriction calorique, et la durée de vie de la levure est multipliée par 10.
Un ensemble de gènes qui semble peser pour 40 à 70% de notre vieillissement : Lorsque les chercheurs appliquent la même méthodologie à l'information métabolique humaine, ils parviennent à identifier un ensemble de gènes qui semble peser pour 40 à 70% de notre vieillissement. Le problème est qu'il n'existe aucun moyen de vérifier les résultats chez l'homme, cependant la plupart de ces gènes sont déjà connus pour prolonger la durée de vie de la levure, des vers et des souris. Des tests sur la souris sont d'ores et déjà planifiés.
Certes à ce stade, tout semble encore très expérimental mais la recherche avance, sur le développement de médicaments pour cibler chez l'Homme les gènes du vieillissement mais également traiter le diabète, les troubles neurodégénératifs et le cancer.
Source: Nature Communications 24 October 2013 doi:10.1038/ncomms3632 Model-based identification of drug targets that revert disrupted metabolism and its application to ageing
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