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VIEILLISSEMENT : La fragilité n’est pas une fatalité

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 2 jours
JAMA Open
La fragilité, facteur précurseur de chutes, de fractures, de perte d’autonomie, de dépendance et de décès, ne peut être envisagée sans toutes ces conséquences

La fragilité est un état pathologique et non une conséquence inévitable du vieillissement, soutient cette équipe de la Monash University (Australie) qui décrit donc la fragilité telle une maladie à part entière, avec ses implications médicales, sociales et économiques. Cette analyse historique du développement de la fragilité chez 120.000 personnes de plus de 60 ans dans 28 pays, nous livre une incidence moyenne de 4,3% (par an) qui incite à rappeler que des interventions telles que la musculation et la supplémentation en protéines peuvent aider à prévenir ou à retarder sa progression.

 

Car la fragilité, facteur précurseur de chutes, de fractures, de perte d’autonomie, de dépendance et de décès, ne peut être envisagée sans toutes ces conséquences, en particulier dans notre contexte de vieillissement des populations. Encore une fois, l’objectif sanitaire reste la longévité certes mais en bonne santé. L’étude, dirigée par le Dr Richard Ofori-Asenso et le Professeur Danny Liew de l’École de santé publique et de médecine préventive de la Monash, en apportant pour la première fois cette estimation d’incidence mondiale de la fragilité, chez les 60 ans et plus, incite à l’urgence d’interventions ciblées en Santé publique.

La fragilité, on peut même l’inverser !

L’analyse présentée est la plus large publiée à ce jour : elle porte sur les données de 46 études portant sur le sujet et sur plus de 120.000 personnes dans 28 pays. Ses résultats, hors l’estimation d’un taux qui peut être considéré comme considérable montrent aussi une susceptibilité plus élevée à la fragilité chez les femmes.

 

Ses conclusions interrogent aussi sur sa définition. Car à ce jour, il n’existe pas de véritable définition de la fragilité. Les auteurs font ici une proposition, basée sur la présence de 3 des 5 critères suivants :

  • une faible activité physique
  • une faible force de préhension
  • un manque d’énergie
  • une vitesse de marche réduite
  • une perte de poids non intentionnelle

Ces 5 critères simples constituent également des points de repère important pour les aidants familiaux.

 

 

Ses conséquences interrogent sur les interventions : car la fragilité est associée à une qualité de vie inférieure et à un risque plus élevé de décès, d'hospitalisation et d'institutionnalisation. La maladie a tendance à se développer chez les adultes plus âgés, mais on ne doit pas oublier son incidence chez de plus jeunes patients, souffrant d’une ou de plusieurs maladies chroniques invalidantes. Ce risque de fragilité en population générale est donc élevé. Il s'agit de plus d'un problème mondial qui représente un défi majeur pour nos systèmes de santé. Il s’agit donc d’agir, et de développer les interventions telles que les programmes d’exercice, de marche, de musculation et la surveillance nutritionnelle avec la supplémentation en protéines pour prévenir ou à retarder la progression de la fragilité.

 

Les chercheurs appellent à son dépistage régulier et, plus largement, à l’évaluation de la vulnérabilité des patients âgés au développement de la fragilité. L’objectif étant de pouvoir mettre au plus tôt en œuvre les interventions appropriées.

Car la fragilité n’est pas inéluctable, elle peut même être inversée.


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