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VIH + COVID : Émergence d’un variant hautement muté chez un patient immunodéprimé

Actualité publiée il y a 3 années 4 mois 4 jours
ECCMID
Un variant « hautement muté » qui émerge chez un patient vivant avec un VIH avancé et infecté par le coronavirus (Visuel Adobe Stock 42391758)

Un variant « hautement muté » qui émerge chez un patient vivant avec un VIH avancé et infecté par le coronavirus, c’est le cas clinique que vient de décrire une équipe de cliniciens de l’Africa Health Research Institute (KwaZulu-Natal, Afrique du Sud) et du Max Planck Institute (Berlin). Avec un message d’alerte : « il est impératif de s'assurer que toutes les personnes vivant avec le VIH reçoivent le traitement approprié. Sinon, il est possible que des variants hyper-puissants émergent chez ces patients dont le système immunitaire est gravement endommagé ». Ce cas vient d’être présenté lors du Congrès de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (European Congress on Clinical Microbiology & Infectious Diseases - ECCMID).

Dans le monde, une personne sur 2 qui vit avec le VIH n’est pas traitée.

 

Il existe des preuves croissantes, expliquent les chercheurs dans leur comuniqué, que la variante bêta du SRAS-CoV-2 identifiée pour la première fois en Afrique du Sud entraîne une maladie plus grave chez les personnes vivant avec le VIH, et que le fait de ne pas éliminer l'infection par le SRAS-CoV-2 chez un patient atteint d'un VIH avancé crée les conditions de mutations dangereuses du virus.

Le message réaffirmé est donc le contrôle impératif du VIH avec une thérapie antirétrovirale (TARV)

« C’est la clé pour prévenir une telle évolution du SRAS-CoV-2 chez les patients atteints d'un VIH avancé, car l'élimination du virus est compromise si le VIH a toujours « les moyens » de se répliquer sur une longue période et entraîne des dommages majeurs au système immunitaire ».

 

Ces mutations sophistiquées permettent au virus d'échapper à la réponse immunitaire, qu’elle soit naturelle, à la suite d’une infection antérieure ou vaccinale, précise l’auteur principal, le Dr Alex Sigal, de l’Africa Health Research Institute. En d’autres termes, le SRAS-CoV-2 peut muter considérablement chez une personne vivant avec une infection à VIH persistante.

 

C’est le cas d'un patient atteint d'un VIH avancé qui, bien qu'il n'ait développé qu'une maladie légère au COVID-19, a été testé positif au SRAS-CoV-2 pendant 216 jours... Le séquençage génomique a révélé des changements dans la composition de la charge virale du patient au fil du temps, impliquant de multiples mutations sur des sites clés du virus, dont le domaine de la protéine de pointe. Les propriétés identifiées du virus évolué suggèrent sa capacité à échapper aux anticorps.

 

« Ce cas encore isolé souligne néanmoins la nécessité de s'assurer que toutes les personnes vivant avec le VIH reçoivent un traitement approprié ».

 

Dans le monde, près de 37 millions de personnes vivent avec le VIH, seulement 18 millions sont sous traitement.


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