VIH, VHC : Un risque de crise cardiaque très augmenté avec l’âge
Le risque de crise cardiaque augmente avec l’âge chez les personnes vivant avec le VIH et l'hépatite C, révèle cette étude à paraître dans le Journal of the American Heart Association. L’équipe de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health (Baltimore) appelle les cliniciens à une surveillance plus rigoureuse de ce risque chez les personnes coinfectées VIH-VHC.
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Depuis l'introduction des thérapies antirétrovirales (TARV) à la fin des années 1990, l'espérance de vie des personnes vivant avec le VIH a considérablement augmenté. Cependant, même avec un traitement, le risque de maladie cardiaque chez les personnes vivant avec le VIH subsiste et est au moins 50 % plus élevé que chez les personnes sans VIH.
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Cette nouvelle étude qui a évalué le risque chez les personnes vivant avec le VIH et ayant également l'hépatite C (VHC)- une infection virale du foie -, révèle également qu’au fur et à mesure que ces personnes vieillissent, leur risque de crise cardiaque augmente encore plus lorsqu’elles vivent aussi avec le VHC non traité, et même si leur VIH est traité.
Co-infection par le VIH et le VHC et le risque s'élève rapidement avec l'âge
La co-infection se produit fréquemment car les deux virus partagent une même voie de transmission par contact sanguin, explique l’auteur principal, le Dr Keri N. Althoff, professeur agrégé d'épidémiologie à la Johns Hopkins Bloomberg School : « Prenant en compte l'inflammation due à l'activation immunitaire simultanée et chronique de 2 infections virales, nous avons émis l'hypothèse que les personnes vivant avec le VIH et l'hépatite C auraient un risque plus élevé de crise cardiaque ».
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L’étude a suivi des données de 2000 à 2017 de 23.361 personnes vivant avec le VIH et participant à l’étude NA-ACCORD (North American AIDS Cohort Collaboration on Research and Design), traités par TARV. 20 % des participants étaient également positifs pour l'hépatite C. Au cours d'un suivi médian d'environ 4 ans, les chercheurs ont comparé, en fonction de l’âge, la survenue d'une crise cardiaque avec le VIH seul et ou en cas de co-infection VIH-VHC. L’analyse révèle que :
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- chaque dizaine d’années d'âge en plus, l’incidence des crises cardiaques augmente de 30 % chez les personnes vivant uniquement avec le VIH et de 85 % chez celles vivant avec la co-infection VIH-VHC ;
- le risque de crise cardiaque augmente également chez les participants qui présentent des facteurs de risque cardiaque courants tels que l'hypertension artérielle (risque de crise cardiaque multiplié par 3), le tabagisme (+ 90 %) et diabète de type 2 (+ 46 %).
- le risque de crise cardiaque est accru de 40 % chez les participants présentant certains facteurs liés au VIH, tels que de faibles niveaux de cellules immunitaires CD4 (<200 cellules/mm3 ce qui suggère un dysfonctionnement immunitaire plus important) et de 45 % chez ceux qui prennent des inhibiteurs de la protéase (un type de TARV adapté aux troubles métaboliques).
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« Il est donc essentiel que les médecins surveillent ce risque cardiovasculaire chez leurs patients vivant avec la co-infection VIH-VHC », conclut l’un des auteurs, le Dr Raynell Lang, professeur de médecine et des sciences de la santé à l'Université de Calgary (Canada).
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Quels mécanismes sous-jacents ? Les chercheurs évoquent plusieurs mécanismes pouvant être impliqués dans le risque accru de crise cardiaque chez les patients coinfectés : l'inflammation associée à 2 infections virales chroniques, des différences dans les facteurs de risque cardiovasculaire et les facteurs environnementaux spécifiques aux personnes coinfectées.
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- Selon les données de l'American Heart Association, environ 75 % des personnes vivant avec le VIH sont âgées de plus de 45 ans. Même avec une suppression virale efficace du VIH, l'inflammation et la dérégulation immunitaire augmentent le risque de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et d'insuffisance cardiaque.
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Si l’étude présente quelques limites, dont la non-prise en compte de facteurs supplémentaires associés au risque de crise cardiaque, tels que l'alimentation, l'exercice ou les antécédents familiaux, « ses résultats appellent à plus de surveillance, plus de recherche et de futures directives de traitement et protocoles de soins pour ce groupe de patients ».
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