ZIKA: Le temps d'infecter, il anesthésie la réponse immunitaire

Aujourd’hui, 68 pays et territoires déclarent lune transmission du virus Zika sur leur territoire et selon l'OMS, 21 pays signalent des cas de microcéphalies, d'autres troubles du système nerveux central (SNC) ou de malformations cérébrales congénitales chez les nouveau-nés de mères infectées. Si l’épidémie de virus Zika a été déclarée urgence mondiale de santé publique, les scientifiques n’ont toujours pas décrypté tous les processus sous-jacents à la pathogenèse et à l'apparition de nouveaux symptômes, ni pourquoi et comment le virus se diffuse si rapidement. Cette étude génomique, dirigée à l'Université de Glasgow et à paraître dans la revue PLOS Neglected Tropical Diseases identifie une clé de cette virulence : une molécule dérivée du virus capable d’inhiber une partie importante du système immunitaire de l'hôte.
Une partie de la réponse se trouve dans la compréhension de la génomique du virus. Ces scientifiques de l'Université de Glasgow, en collaboration avec des collègues de l'Université fédérale de Pernambuco, (Brésil), de l'Université de Bohême du Sud (République tchèque), de Yale et de l'Institut Pasteur de Dakarin (Sénégal) ont séquencé le génome du virus isolé chez un patient brésilien. Ils se concentrent ici sur une molécule dérivée du génome capable de détourner la réponse antivirale de l'hôte.
Une molécule dérivée d'un virus qui inhibe une partie très importante du système de réponse antivirale de l'hôte : l'équipe a comparé la séquence du génome de cet isolat d'Amérique du Sud avec d'autres séquences de virus Zika disponibles, a examiné les régions non codantes de la séquence -qui manquent souvent dans les analyses des autres séquences- et a remarqué une partie du génome viral dans les cellules infectées appelé « sfRNA ». Une molécule comparable est également détectée dans d'autres infections virales, par des virus apparentés, comme la dengue par exemple. Les chercheurs décrivent ici une fonction analogue de « ZIKV sfRNA », la molécule agit en inhibant des parties spécifiques de la réponse antivirale de la cellule hôte.
Des isolats « de terrain » : les chercheurs soulignent aussi l'intérêt d'analyser des isolats recueillis chez les patients « sur le terrain » au-delà d'analyse de virus en culture, afin d'obtenir une image aussi précise que possible de l'épidémie actuelle et des éventuelles mutations du virus. « Il est primordial d'obtenir des données de séquençage aussi proches que possible de celle de virus de patients infectés, pour la compréhension de la pathogenèse de l'infection mais aussi pour la conception de virus atténués pour le développement de vaccins », soulignent les auteurs, dans leur communiqué.
La découverte de cette molécule capable d'inhiber une partie du système immunitaire va permettre de mieux comprendre le virus et son interaction avec l'hôte, une interaction finalement « assez similaire à celle d'autres virus apparentés tels que la dengue et le virus du Nil occidental ».
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