ALCOOL : Sa consommation modérée réduit certains risques cardiovasculaires
L'abus d'alcool entraîne un risque accru de fibrillation auriculaire, de crise cardiaque ou d’insuffisance cardiaque c’est connu. Ce qui ne l’était pas est que l’alcool peut être un facteur de risque cardiaque aussi puissant que d'autres facteurs de risque bien établis tels que l'hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme et l'obésité. Mais consommé de manière modérée, il peut avoir un effet protecteur contre l'insuffisance cardiaque et réduire le risque de maladie coronarienne. Cette nouvelle étude « réitère » en constatant que les buveurs d’alcool, qui respectent les lignes directrices de consommation modérée sont moins susceptibles de subir un premier événement cardiovasculaire.
Les chercheurs de Cambridge et de l'University College de Londres ont mené cette analyse des dossiers de 1.933.360 patients âgés de 30 ans ou plus, exempts de maladie cardiovasculaire à l'inclusion et suivis durant 4 ans. Les chercheurs ont réparti les participants en groupes en fonction de leur consommation d'alcool, puis (après ajustement pour les facteurs de confusion) ont évalué leur risque pour 12 conditions cardiovasculaires, ainsi que de décès toutes causes confondues.
L'analyse constate que les non-buveurs sont plus enclins à suivre un traitement et pour de nombreuses maladies ou événements cardiovasculaires dont la crise cardiaque, l'insuffisance cardiaque et l'angine de poitrine, vs les participants consommateurs modérés d'alcool (soit 21 unités par semaine pour les hommes et 14 unités pour les femmes). Les différences de risque constatées entre buveurs modérés et non-buveurs sont moindre pour l'AVC. L'analyse rappelle aussi que ces résultats ne valent qu'avec une consommation modérée, car bien évidemment les buveurs « excessifs » qui consomment au-delà des limites des lignes directrices encourent un risque plus élevé d'événement cardiovasculaire que les buveurs modérés et les non-buveurs. Précisément :
-5% des participants ont reçu, durant les 4 années de suivi, un premier diagnostic de maladie cardiovasculaire ;
-vs les buveurs modérés, les non-buveurs présentent un risque plus élevé de premier diagnostic de :
-crise cardiaque : + 32%
-décès de maladie cardiaque : + 52%
-insuffisance cardiaque : + 24%
-angor instable : + 33%
-angor stable : + 15%
-AVC : + 12%
-maladie artérielle périphérique : + 22%
-anévrisme de l'aorte abdominale : + 32%
-décès toutes causes confondues : + 24%.
-Il n'existe pas de différence de risque de saignement dans le cerveau, d'attaque ischémique transitoire ou de mort cardiaque subite.
Les buveurs excessifs présentent également un risque accru de décès toutes causes confondues, ou lié à la maladie cardiaque, à un arrêt cardiaque, à une insuffisance cardiaque, à un accident vasculaire cérébral ou à un saignement avec des augmentations de risque comprises entre 11% et 50%.
En conclusion, l'étude suggère que la consommation modérée d'alcool est associée à un risque plus faible de nombreuses maladies et événements cardiovasculaires et confirme donc un effet protecteur possible de l'alcool contre certaines maladies vasculaires.
March 22 2017 DOI: 10.1136/bmj.j909 Association between clinically recorded alcohol consumption and initial presentation of 12 cardiovascular diseases: population based cohort study using linked health records
Lire aussi: INSUFFISANCE CARDIAQUE: 1 boisson alcoolisée par jour réduit de 20% le risque-
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