ALZHEIMER: L'hypertension artérielle associée à un risque réduit?
Est-ce l’hypertension artérielle (HTA) elle-même et ses mécanismes sous-jacents ou est-ce l’effet de médicaments antihypertenseurs qui peut expliquer cette baisse du risque d’ «Alzheimer» en cas de HTA ? Toujours est-il que cette étude génétique qui a regardé l’influence de la prédisposition à de nombreux facteurs de risque modifiables -dont l'obésité, le diabète, l'hypertension et le tabagisme- sur le développement de la maladie d'Alzheimer (MA), met en avant, dans la revue PLoS Medicine, l’impact protecteur associé à une tension artérielle systolique élevée.
Les chercheurs de la Brigham Young, en collaboration avec des équipes de l'Université de Cambridge, d'Aarhus au Danemark et de l'Université de Washington ont, précisément, analysé les données génétiques de 17.008 personnes atteintes d'Alzheimer et de 37.154 personnes sans la maladie. L'objectif était d'identifier et d'évaluer des liens entre la maladie et la prédisposition à un certain nombre de facteurs, dont le diabète, l'obésité, un niveau de cholestérol élevé, l'IMC, la résistance à l'insuline, la pression artérielle…à partir des « SNP » (Polymorphisme nucléotidique ou single-nucleotide polymorphism), associés à chacun de ces facteurs possibles. L'objectif étant, une fois des facteurs majeurs identifiés, de pouvoir définir des cibles prometteuses d'intervention.
Ø A l'issue de cette analyse génétique, l'équipe constate qu'une prédisposition à une tension artérielle systolique élevée est associée à un risque plus faible d'Alzheimer (OR par l'écart-type [15,4 mm Hg]: 0,75). Cependant, cette prédisposition génétique à une tension artérielle systolique élevée est bien évidemment associée à une probabilité plus élevée (multipliée par près de 7) de traitement par antihypertenseurs.
L'analyse montre accessoirement:
· une faible connexion entre tabagisme et risque plus faible de MA –sans pouvoir prendre en compte les antécédents réels de tabagisme
· l'absence de preuve d'associations entre la glycémie, le diabète de type 2, l'IMC, ou le niveau de scolarité et le risque de MA.
Des résultats surprenants, commente le Dr Paul Crane, professeur agrégé de médecine interne à l'Université de Washington. « Soit l'hypertension artérielle est protectrice soit ce sont les antihypertenseurs. Mais la piste « hypertenseurs » mérite d'être suivie ».
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