CANCER de la PROSTATE: Trop d'omega 3 augmentent le risque
Prendre des suppléments d’oméga-3 ou d’huile de poisson peut augmenter le risque de cancer agressif de la prostate de 70%, suggère cette vaste étude de l’Ohio State University qui montre l’association entre des niveaux sanguins élevés en acides gras oméga-3 et l’augmentation de 44% du risque de cancer de la prostate tous grades confondus. Ces conclusions, publiées dans le Journal of the National Cancer Institute, appellent à considérer ce risque, avec son médecin, avant toute décision de supplémentation.
Les partisans d'une supplémentation en Omega-3 accordent de nombreux bénéfices à ces acides gras, réduction du risque d'accident vasculaire cérébral, de crise cardiaque et réduction du risque de démence et protection de la fonction cognitive, prévention de certains cancers, mais il y a encore peu de preuves définitives de ces allégations. Ainsi, les résultats mêmes de cette étude, qui alertent sur un risque accru de cancer de la prostate avec une supplémentation, tout comme une précédente étude publiée dans l'American Journal of Epidemiology, seront à prendre avec modération, si l'on se souvient encore d'une autre étude, publiée dans la même revue qui concluait le contraire… Bref, rien n'est moins sûr….et toute supplémentation en omega-3 devra faire l'objet préalable d'un conseil du médecin.
Une alimentation équilibrée doit comporter 2 portions de poisson par semaine, dont un poisson gras, a récemment rappelé l'Anses, dans ses recommandations. Les groupes de population sensibles sont encore plus limités. La question d'une supplémentation peut donc néanmoins se poser.
Les chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Research Center ont étudié l'association entre les taux sanguins d'acides gras oméga-3 et le risque de cancer de la prostate auprès de 834 hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate, dont 156 avec un cancer de haut grade (agressif).
Les chercheurs ont appariés des témoins sains à ces participants et ont mesuré les taux sanguins d'acides gras oméga-3 à partir de prélèvements sanguins. Ils ont enfin effectué une méta-analyse de la littérature existante pour comparer leurs résultats à ceux de précédentes études.
Leur analyse constate que, comparativement aux hommes dont les taux sanguins d'acides gras oméga-3 sont situés dans le quartile inférieur, les hommes du quartile le plus élevé présentent,
· un risque accru de 44% cancer de la prostate de faible grade (HR 1,44),
· un risque accru de 71% de haut grade (HR : 1,71),
· un risque global de cancer de la prostate accru de 43%
· ces associations apparaissent identiques pour tous les oméga-3 à longue chaîne, EPA, DPA et DHA.
· En revanche, un taux sanguin élevé d'acide linoléique (huiles végétales) est associé à un risque réduit de 25% cancer de la prostate de faible grade et de 23% de cancer de la prostate tous grades confondus.
Ici donc, les chercheurs confirment le risque accru de cancer de la prostate chez les hommes ayant des concentrations sanguines élevées en acides gras oméga-3. Ils expliquent cette augmentation du risque par l'implication de ces acides dans la croissance des tumeurs de la prostate.
Conclusion, les recommandations de supplémentation, doivent même dans le doute, prendre en compte l'éventualité du risque ici suggéré. Avant de prendre des suppléments d'oméga-3, il faut donc en parler avant avec son médecin.
Source: Journal of the National Cancer Institute online July 10 2013 doi: 10.1093/jnci/djt174 Plasma Phospholipid Fatty Acids and Prostate Cancer Risk in the SELECT Trial
Accéder aux dernières actualités sur les Omega-3
Lire aussi : Les OMEGA 3, réducteurs de décès de cancer de la prostate -
Autres actualités sur le même thème
-
MÉTASTASES : Les prévenir en affamant les cellules cancéreuses
Actualité publiée il y a 4 années 11 mois -
GLIOME: Des liposomes intelligents qui chopent les tumeurs
Actualité publiée il y a 8 années 11 mois -
CANCER : Exercice et méditation, 2 facteurs synergiques de récupération
Actualité publiée il y a 4 années 2 semaines -
MÉLANOME: Pourquoi les hommes célibataires sont plus vulnérables
Actualité publiée il y a 10 années 9 mois