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CANCER : Ralentir la division cellulaire pour bloquer sa propagation

Actualité publiée il y a 7 années 7 mois 1 jour
Science

C’est une toute nouvelle façon de ralentir la croissance des cellules cancéreuses que développe cette équipe de scientifiques de l'Université de Rochester. Elle identifie, ici au stade in vitro, une protéine spécifique indispensable au cycle cellulaire. En la ciblant et en la supprimant, l’équipe parvient à inhiber les cellules cancéreuses à croissance rapide. Des données prometteuses, présentées dans la revue Science, qui pourraient constituer la base d'une nouvelle option thérapeutique contre les cancers agressifs.

Toutes les cellules suivent un cycle cellulaire, une cascade d'événements qui régule la croissance et la division des cellules. Dans le cancer, le cycle cellulaire est en panne ; Les cellules se divisent de manière incontrôlable et envahissent les tissus environnants. En supprimant cette protéine spécifique des cellules, les chercheurs parviennent à ralentir le cycle cellulaire, ici, in vitro, sur des lignées de cellules cancéreuses du rein et du col de l'utérus.

Cette nouvelle approche semble finalement logique alors que le cancer, une maladie extrêmement complexe, est caractérisé néanmoins par une croissance anormale et incontrôlable des cellules tumorales. Les chercheurs de l'Université de Rochester identifient ici une protéine, Tudor-SN essentielle dans la phase préparatoire du cycle cellulaire, un stade où la cellule se prépare à se diviser. Et lorsque les scientifiques parviennent à éliminer cette protéine des cellules, en utilisant la technologie d'édition de gènes CRISPR-Cas9, les cellules mettent beaucoup plus de temps à se préparer à la division. En synthèse, l'élimination de Tudor-SN ralentit le cycle cellulaire.

 

De plus, la protéine Tudor-SN est plus abondante dans les cellules cancéreuses que dans les cellules saines ce qui suggère que son ciblage pourrait principalement inhiber les cellules cancéreuses à croissance rapide. Enfin, il existe déjà des composés capables de bloquer Tudor-SN et qui sont donc des candidats possibles pour une éventuelle thérapie.

 

 

Mettre un frein à la croissance tumorale : Tudor-SN influence le cycle cellulaire en contrôlant les microARN, des molécules qui précisent l'expression de milliers de gènes humains. Lorsque Tudor-SN est éliminée des cellules humaines, les niveaux de dizaines de microARN augmentent. Le renforcement de la présence de microRNAs freine les gènes favorables à la croissance cellulaire. Avec ces gènes en position "off", la cellule effectue plus lentement sa transition de la phase préparatoire à la phase de division.

 

 

Une voie prometteuse pour le traitement du cancer, concluent donc les chercheurs, qui ont déjà déposé une demande de brevet pour les thérapies ciblant Tudor-SN pour le traitement et la prévention du cancer. Les prochaines recherches vont tenter de mieux comprendre comment Tudor-SN interagit avec d'autres molécules et protéines afin d'identifier les meilleurs candidats.

 

 

26 May 2017 DOI: 10.1126/science.aai9372 Tudor-SN–mediated endonucleolytic decay of human cell microRNAs promotes G1/S phase transition (Visuel@University of Rochester Medical Center)

 

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