DOPAMINE : Ces stimuli sensoriels qui la régulent dans le cerveau
La dopamine est une substance chimique clé impliquée notamment dans la récompense, c’est donc un neurotransmetteur clé pour notre bien-être psychique, via les sensations, le désir et le plaisir. Identifier les types et l'intensité des stimuli qui contrôlent l'activité des cellules nerveuses qui libèrent la dopamine peut permettre de comprendre comment certaines maladies ou troubles se développent et comment les humains s'adaptent aux stimuli changeants de leur environnement. A plus court terme, cette étude, présentée dans la revue Current Biology révèle comment les propriétés des cellules dopaminergiques du cerveau pourraient être utilisées pour réduire les symptômes du syndrome des jambes sans repos.
Notre perception de l'environnement dépend des stimuli auxquels nous sommes exposés et cette perception va affecter notre comportement, parfois consciemment, parfois inconsciemment. Ici, l'équipe de neurobiologistes de l'Université de Fribourg a découvert -chez le poisson-zèbre- qu'un groupe de cellules nerveuses dans le cerveau libère la dopamine lorsqu'activé par certains stimuli visuels ou tactiles. Alors, ces cellules nerveuses dopaminergiques envoient des signaux à presque toutes les zones du cerveau et de la moelle épinière, influençant ainsi de nombreuses fonctions cérébrales.
Des neurones dopaminergiques jusque-là peu étudiés : les scientifiques ont travaillé précisément sur des larves de 4 mm de long, de poisson zèbre, observé l'activité des cellules nerveuses dopaminergiques individuelles dans le cerveau des larves, et rendu cette activité visible en utilisant des capteurs opto-génétiques de calcium, qui émettent de la lumière dans les cellules nerveuses actives. Cette approche est nouvelle car, jusqu'ici, les études sur les cellules nerveuses dopaminergiques chez les vertébrés avaient porté sur la zone du mésencéphale, une zone où ces cellules sont impliquées dans le contrôle moteur et la réponse à la récompense- ce sont ces mêmes neurones dopaminergiques qui deviennent déficients dans la maladie de Parkinson-. Mais les neurones dopaminergiques étudiés ici, présents dans le cerveau antérieur, ont rarement été étudiés car situés au plus profond du cerveau et donc difficiles à atteindre. Ces neurones sont également connectés à des parties de l'hypothalamus, impliqué dans le comportement de base, comme la lutte, le repos ou le sommeil.
Certains stimuli sensoriels intenses peuvent affecter l'activité de ces cellules nerveuses dopaminergiques, constatent les chercheurs. Parce qu'il existe également des connexions entre ces cellules nerveuses et les organes sensoriels, ces cellules nerveuses dopaminergiques s'avèrent également impliquées dans les réponses des organes sensoriels aux stimuli.
L'identification de cette fonction spécifique pourrait être utile pour traiter des maladies. Les propriétés des cellules nerveuses dopaminergiques dans le cerveau antérieur pourraient donc être utilisées à l'avenir, par exemple pour réduire les picotements des patients souffrant de syndrome des jambes sans repos. Mais, plus largement, la découverte de cette fonction, va aider les scientifiques à comprendre comment les humains s'adaptent ou développent des troubles « de l'adaptation » aux stimuli de leur environnement.
12 January 2016 DOI : 10.1016/j.cub.2016.11.059 The Descending Diencephalic Dopamine System Is Tuned to Sensory Stimuli
Lire aussi sur le Syndrome des jambes sans repos
Autres actualités sur le même thème
-
Le SOMMEIL, le prix à payer pour apprendre
Actualité publiée il y a 10 années 11 mois -
STRESS et alimentation: La prise alimentaire s'équilibre en fonction des situations
Actualité publiée il y a 11 années 1 mois -
DÉFICIENCE COGNITIVE: La suralimentation accélère la perte de mémoire
Actualité publiée il y a 12 années 10 mois -
PARKINSON : Mais pourquoi les fumeuses ont moins de risque ?
Actualité publiée il y a 3 années 9 mois