FIÈVRE HÉMORRAGIQUE: Identification d'un nouveau virus mortel en Afrique
Des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (Montpellier) en collaboration avec une équipe internationale viennent d’identifier et de caractériser un nouveau virus mortel, responsable d'une fièvre hémorragique virale aigüe et soudaine, en République démocratique du Congo (RDC). Si la source du virus demeure encore imprécise, son génome, séquencé par les chercheurs, montre qu’il est très différent des autres rhabdovirus et pourrait se transmettre d’homme à homme ou par un arthropode vecteur et causer des épidémies de fièvres hémorragiques aigues en Afrique. Ces conclusions viennent d’être publiées dans la revue PLoS Pathogens.
Si les fièvres hémorragiques virales africaines les plus connues sont celles liées aux virus Ebola et Marburg, les fièvres hémorragiques virales recouvrent en fait un ensemble de maladies causées par des virus non apparentés, dont les réservoirs sont généralement chez l'animal, et la transmission par vecteur (type moustique) ou par contact.
Les chercheurs l'ont appelé virus du bassin du Congo (BASV). Le virus appartient à la famille des Rhabdoviridae et a été découvert à la suite de l'apparition en 2009 de 3 cas humains de fièvre hémorragique aigüe dans le village de Mangala, en RDC, ayant entraîné le décès de 2 d'entre eux.
Une longueur d'avance dans la lutte contre les épidémies futures : Cette recherche menée par un consortium de recherche international, dont l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) et de l'Université de Californie, Davis (UCD), l'IRD, l'Institut National de Recherche Biomédicale de Kinshasa et d'autres instituts africains a permis d'identifier ce nouveau virus aux caractéristiques étranges. «Les virus connus, tels que le virus Ebola, le VIH ou encore le virus de la grippe, ne représentent que la pointe de l'iceberg microbien », explique le Pr Joseph équitable, Ph.D., co-auteur de l'étude. «L'identification de virus mortels, tels que ce virus du Bas-Congo, nous donne une longueur d'avance dans la lutte contre les épidémies futures ».
Un virus étrange : Avec seulement 3 cas documentés, ce virus pourrait déclencher des épidémies dans l'avenir, alerte le Dr Charles Chiu, professeur adjoint de médecine à l'UCSF qui travaille sur de nouveaux diagnostics du virus afin de contribuer à prévenir son émergence. Ensuite, le BASV ne ressemble à aucun des autres virus responsables d'épidémies mortelles de fièvre hémorragique aiguë, tels que le virus Ebola, le virus de Lassa et le virus Crimée-Congo. Génétiquement, il apparaît plus étroitement lié aux types de virus responsables de la rage et dont l'infection met du temps à se développer. Enfin, l'analyse des anticorps sur un patient survivant suggère que la maladie peut se propager d'homme à homme, même si la transmission s'est probablement faite par un rongeur. Mais le réservoir du virus et son mode de transmission précis restent flous, à ce stade des recherches.
Ce qui est le plus rare sur ce virus, c'est ce qu'il fait aux gens : Le virus du Bas-Congo appartient à une famille de virus appelés les rhabdovirus, une grande famille de virus qui infectent les plantes, les insectes et les mammifères, dont les humains. Le membre le plus célèbre de cette famille est le virus de la rage. Mais même parmi les rhabdovirus, le BASV apparaît très différent des autres. En particulier, explique le Dr Chiu, « ce qui est le plus rare sur ce virus, c'est ce qu'il fait aux gens ».
En effet, aucun autre rhabdovirus n'est capable de causer une fièvre aiguë, rapide et hémorragique mortelle comme celle observée dans ces trois cas du Congo.
Source: PLoS Pathogens doi:10.1371/journal.ppat.1002924 September 27, 2012 A Novel Rhabdovirus Associated with Acute Hemorrhagic Fever in Central Africa (vignette “typical rhabdovirus.@UCSF)
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