Journée mondiale contre le SIDA: Le Fonds mondial annule sa vague de financement
Le Fonds mondial l’avait annoncé le 23 novembre mais Act Up nous rappelle qu’à quelques jours de la Journée mondiale du SIDA, le Fonds Mondial a dû renoncer, faute de fonds suffisants, à sa 11ème vague de financement prévue dans son Plan 2011. Cette restriction « de dernière minute » au moment où l’accès à la thérapie antirétrovirale progresse, limitant aussi les transmissions, aura de lourdes conséquences pour certains pays d’Afrique.
A une semaine du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, le premier bailleur de traitements antirétroviraux au monde, le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, créé en 2002 pour permettre aux malades des pays pauvres d'accéder à un traitement, a pris mardi lors de son conseil d'administration au Ghana une décision historique.
Un manque de ressources dramatique : Le Fonds mondial avait annoncé, au 23 novembre la situation financière la plus désastreuse jamais connue depuis sa création il y a dix ans. Sur le terrain, MSF dénonce également les effets dévastateurs du manque de financement. Le Kenya, le Lesotho et l'Afrique du Sud, non éligibles pour un financement supplémentaire doivent pourtant augmenter la couverture du traitement du VIH qui se situe aujourd'hui à 52, 66 et 49%, respectivement. A ce jour, le Fonds mondial aurait besoin de 22 millions de $ supplémentaires.
Un coup de frein à la lutte pour l'accès universel aux traitements : En l'absence de financements et sous la pression des pays donateurs, le conseil d'administration a en effet pris la décision de supprimer son 11ème tour d'appel à projet. De très nombreux malades des pays en développement, en théorie éligibles aux traitements ne pourront pas avoir accès au TARV et restent aujourd'hui sur liste d'attente. Pour Act Up, c'est un coup d'arrêt à la lutte pour l'accès universel aux traitements.
Une décision qui compromet les efforts réalisés et les premiers succès : Cette décision intervient alors qu'aujourd'hui, selon le dernier rapport d'Onusida, un patient sur 2 a accès au TARV, qu'en 15 ans, les nouvelles infections à VIH ont diminué de 21% et qu'en 6 ans, les décès liés au sida ont diminué de 21%. Des programmes ont été testés, ont fait leurs preuves et sont désormais retenus dans une stratégie plus efficace et plus ciblée.
Act Up appelle donc les pays donateurs à se réunir d'urgence et à renflouer les caisses du Fonds. « La crise économique ne peut servir de prétexte. Les pays riches ont les moyens, par une fiscalité plus juste, par une meilleure répartition des efforts financiers et par un soutien aux génériques qui permettraient de faire baisser le prix, d'assurer l'accès universel aux traitements »
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