LUXATION CONGÉNITALE de HANCHE: Une recrudescence après l'âge de la marche
Face à l’augmentation du nombre de découvertes tardives (après le 3ème mois et même après l’acquisition de la marche) de luxations congénitales de la hanche, l’Académie nationale de Médecine rappelle, dans un communiqué, l’importance du diagnostic clinique et la nécessité d’améliorer le dépistage par les pédiatres en maternité, avant le retour à domicile. En effet, après une quasi-disparition il y a une vingtaine d’années, l’incidence du diagnostic des luxations congénitales de la hanche atteint aujourd’hui 1 sur 10.000 naissances après 3 mois.
L'incidence du diagnostic seulement après l'acquisition de la marche atteint quant à elle 4/100.000 naissances selon les travaux menés récemment sous l'égide de la Société Française d'Orthopédie Pédiatrique* sur l'évolution de ce dépistage durant ces 20 dernières années.
L'Académie rappelle le pronostic défavorable à long terme de la coxarthrose invalidante et douloureuse nécessitant des corrections chirurgicales, et son poids sur les dépenses de l'Assurance maladie, deux effets évitables avec un diagnostic suffisamment précoce.
L'Académie souligne que :
· l'examen systématique des hanches des nouveau-nés par le pédiatre, certes obligatoire avant la sortie de maternité, ne dépiste pas obligatoirement tous les cas d'instabilité,
· les examens eux-aussi normalement systématiques par échographie à 1 mois et radiologie à 4 mois ne sont pas toujours effectués,
l'examen clinique répété des hanches à plusieurs reprises dans les 2 premiers mois reste le meilleur moyen de faire un diagnostic précoce. La constatation de la limitation de l'abduction de hanche est un signe clinique d'alerte de grande valeur, relativement facile à mettre en évidence.
Les gestes élémentaires de diagnostic clinique doivent impérativement être rappelés et il faut encore améliorer le dépistage par les pédiatres en maternité, avant le retour à domicile et renouveler l'examen obligatoire par la sage-femme ou le médecin dans les 8 premiers jours. Par la suite, le suivi des nouveau-nés et des bébés, le plus souvent assuré par le médecin de famille, exige aussi un effort de Développement Permanent des Connaissances (DPC) en ce domaine.
Tous les nourrissons doivent pouvoir bénéficier d'un suivi par l'examen répété de la mobilité de hanche, dans les premiers mois de la vie, conclut le communiqué, et cet examen doit figurer chaque fois systématiquement dans le carnet de santé. Cet examen sera effectué par un pédiatre, ou un médecin de famille bien formé, et par la sage-femme à l'occasion de ses visites dites « suites de couches » ou dans les centres de PMI. Toute découverte d'une anomalie justifiera alors le recours à un échographiste compétent et à l'orthopédiste pédiatre.
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