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PEAU-à-PEAU : Une pratique à généraliser à tous les nourrissons ?

Actualité publiée il y a 4 années 7 mois 2 semaines
Infant Behavior and Development
Cette petite voix rappelle que le contact mère-enfant est essentiel pour un bon développement neurophysiologique au début de la petite enfance.

Alors que la distanciation sociale est essentielle pour arrêter ou ralentir la propagation de l’épidémie COVID-19, avec cette étude d’une équipe de la Florida Atlantic University, s’élève une petite voix qui rappelle que le contact mère-enfant est essentiel pour un bon développement neurophysiologique au début de la petite enfance. Les chercheurs confirment les bénéfices de la « méthode kangourou » et du peau-à-peau mère-enfant, en cas de prématurité bien sûr, mais également pour les bébés nés à terme. Ils identifient une réponse physiologique objective, chez l’enfant et chez la mère aussi, documentée dans la revue Infant Behavior and Development.

 

La « méthode kangourou » implique de tenir le bébé nu ou partiellement habillé contre la peau nue d'un parent, généralement de la mère. L’observance prolongée de la méthode apporte des bénéfices aux nourrissons, y compris ceux nés à terme et à leurs mères pendant la période post-partum.

La méthode kangourou bénéfique à tous les nourrissons ?

 

Plusieurs études ont ainsi montré l’intérêt du peau-à-peau ou « méthode kangourou » chez les bébés prématurés et/ou à faible poids de naissance. Une étude présentée dans la revue Pediatrics à ainsi appelé à mettre en œuvre le plus largement possible la méthode, pour optimiser la survie de l’enfant mais aussi favoriser sa bientraitance. La prématurité nécessite dans les jours qui suivent la naissance, des soins intensifs intrusifs. La méthode Kangourou et peau à peau va permettre de compenser cette forme de « maltraitance » imposée, et de réduire jusqu’à 36% le risque de décès. Cette nouvelle étude confirme et va plus loin : la méthode kangourou produit aussi ses effets chez les nourrissons nés à terme à condition d’être mise en œuvre après la naissance.

Pour l’étude, les bébés, nés à terme, ont été équipés d'un bonnet extensible en Lycra permettant de mesurer l'activité EEG. Les niveaux d’ocytocine, « hormone de l’amour » et de cortisol, « hormone de stress », ont également été mesurés à plusieurs reprises chez la mère et chez l’enfant : l'ocytocine est considérée comme une hormone associée aux soins et au comportement affectif, tandis que le cortisol est impliqué dans le système de réponse au stress. Les chercheurs se sont concentrés sur l'association possible entre la méthode kangourou et le développement du cerveau du nourrisson en comparant ces différentes données en cas de 6 semaines de méthode kangourou vs soins standard au cours des 3 premiers mois de la vie.

L’analyse montre que :

 

  • la physiologie des mères et de leurs bébés, nés à terme, est influencée de manière significative par la pratique de la méthode kangourou durant la période post-partum ;
  • les niveaux d'ocytocine sont augmentés et la réactivité du cortisol est supprimée chez les bébés ;
  • les niveaux d'ocytocine sont augmentés également chez les mères, avec des implications bénéfiques contre la dépression post-partum ;
  • la zone frontale gauche du cerveau des nourrissons, une zone impliquée dans la régulation cognitive et émotionnelle est stimulée ;
  • les mères et leurs bébés connaissent des expériences de soins plus positives durant la petite enfance.

 

 

L’auteur principal, le Dr Nancy Aaron Jones, professeur agrégé à la la FAU conclut que le soutien des soignants à l’observance de la méthode, pourrait ainsi influencer favorablement le neurodéveloppement du nourrisson : « Nos résultats démontrent un lien entre la pratique, la qualité des soins maternels et le neurodéveloppement de l'hémisphère gauche chez les nourrissons nés à terme ».


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