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COVID-19 : L'épidémie d’anxiété et de dépression menace aussi

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
PLoS ONE
Les études se succèdent pour alerter sur la « deuxième épidémie », de symptômes dépressifs et anxieux

Les études se succèdent pour alerter sur une « deuxième épidémie », de symptômes dépressifs et anxieux. Des symptômes qui prennent de l’ampleur non seulement avec la succession de confinements et de couvre-feu, mais aussi avec la prise de conscience croissante que cette privation de liberté et de mobilité pourrait durer encore de longs mois. Cette équipe de la Duke-NUS Medical School (Singapour) alerte à nouveau dans la revue PLoS ONE et révèle les dernières prévalences élevées des troubles anxieux et de la dépression associés à COVID-19.

«Même avec la campagne de vaccination en cours, le monde réalise que la pandémie sera avec nous pour longtemps ».

 

En dépit des progrès sur le front vaccinal, COVID-19 reste une menace extrême pour la santé publique mondiale, et de nombreuses études rappellent la nécessité de maintenir des mesures strictes dont le confinement, la quarantaine, l’isolement et le traçage des cas, et la distanciation sociale. Cependant toutes ces mesures qui ont en commun l’objectif de réduire les contacts, ont un impact considérable sur le bien-être mental des populations. Si cet effet sur la santé mental était plus ou moins prévu, le fardeau de la détresse psychologique, dont l'anxiété, la dépression, le stress post-traumatique et l'insomnie s’est alourdi de manière démesurée. Cette nouvelle étude apporte de nouvelles erstimations de l'impact psychologique de la pandémie.

Un adulte sur trois éprouve une détresse psychologique liée au COVID-19.

Une détresse à prévalence plus élevée chez les femmes, les jeunes adultes et les groupes de statuts socio-économiques inférieurs qu’il convient de comprendre et de prévenir. «La compréhension de ces facteurs est cruciale pour concevoir des programmes de prévention et mieux planifier les ressources en santé mentale pendant l'épidémie de COVID-19 », précise l’auteur principal, le Dr Tazeen Jafar, de Duke-NUS : « Ces facteurs pourraient être utiles aussi pour identifier les groupes de population à haut risque de détresse psychologique afin de pouvoir leur proposer des interventions ciblées à distance et personnalisées ».

 

Ces données sont issues d’une large méta-analyse de 68 études récentes, menées pendant la pandémie, portant au total sur 288.830 participants de 19 pays. L’analyse constate que :

  • parmi les personnes les plus touchées par l'anxiété ou la dépression liées au COVID-19, figurent les femmes, les jeunes adultes, les personnes de statut socio-économique inférieur, les habitants des zones rurales et les personnes encourant un risque d'infection au COVID-19.
  • La prévalence plus élevée de la détresse émotionnelle chez les femmes est conforme aux conclusions d'autres études mondiales.
  • La prévalence plus élevée de la détresse émotionnelle avec statut social inférieur peut s’expliquer par un moindre accès aux soins de santé. Ces 2 groupes devraient être mieux ciblés par les programmes de santé mentale.
  • Les jeunes adultes de 35 ans et moins sont également plus susceptibles de souffrir de détresse psychologique que les adultes de 35 ans et plus. On pense à l’isolement des étudiants plus fréquent que chez les jeunes adultes et à accès plus important des plus jeunes aux informations sur le COVID-19 qui circulent dans les médias. Cette exposition médiatique plus longue est ici également associée à un risque plus élevé d'anxiété et de dépression.
  • La vie en milieu rural, un niveau de scolarité inférieur, des revenus inférieurs ou la perte ou l’absence d’emploi ou encore un risque d'exposition et d’infection au COVID-19 plus élevé participent également à ce mal-être.  

Le soutien familial et social et l’adhésion à des stratégies d'adaptation positives réduisent ce risque de détresse psychologique.

 

Les chercheurs souhaitent sensibiliser « au fardeau élevé et croissant de la détresse psychologique pendant la pandémie », mais aussi à l’efficacité de stratégies d'adaptation. Qui restent à mettre en oeuvre.


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