COUPLE: Les tâches ménagères dépriment les hommes
Cette étude menée à l'Université de Gand montre une majorité d’hommes sujets à dépression, lorsque leurs femmes travaillent, car, alors, ils doivent prendre en charge plus de tâches ménagères. Ces conclusions publiées dans une revue de sociologie belge, montre qu’aujourd’hui encore, les hommes ont inconsciemment des difficultés avec l’idée qu’une femme puisse travailler et a fortiori, lorsque leur compagne gagne plus qu’eux.
L'étude menée auprès de 1.054 hommes et les femmes âgés de 18 à 65 ans a comparé la santé mentale des couples où la femme reste à la maison avec celle de couples où les deux partenaires ont une activité professionnelle.
Les chercheurs constatent ainsi, dans les ménages où la femme travaille,
· un risque plus élevé de symptômes dépressifs chez les hommes lorsqu'ils doivent prendre en charge une plus grande part des tâches familiales, ce risque se traduisant par le stress, l'agitation et la perte d'appétit,
· une moins bonne santé mentale du partenaire lorsque la femme a un salaire plus élevé.
Ce n'est pas le cas pour les femmes, qui, au contraire présentent moins de symptômes dépressifs lorsqu'elles assument une majorité des travaux ménagers et sur lesquelles les revenus du partenaire n'ont pas d'incidence significative. Alors qu'il existe une forte association dans la prévention des symptômes de la dépression chez les deux partenaires, expliquent les auteurs, en revanche, lorsque l'homme doit prendre en charge plus de tâches ménagères et présente plus de symptômes de dépression, cela impacte alors la santé mentale de la femme.
Les hommes restent très sensibles à leur statut : Piet Bracke, chercheur à l'Université de Gand et auteur principal de l'étude, conclut que si nous allons vers une société où hommes et femmes sont sur un pied d'égalité, les hommes, dans la réalité, restent très sensibles à leur statut, leur capacité de contrôle et d'autonomie. Cependant, ajoute l'auteur, les hommes devraient apprendre à vivre avec une femme qui gagne de plus en plus ...en compétences.
Perception des tâches et détresse psychologique : Cette étude vient confirmer, les conclusions d'une étude menée il y a une dizaine d'années à l'Université Brown qui suggérait que les hommes comme les femmes sont plus susceptibles de faire l'expérience de «détresse psychologique» s'ils ont en charge un volume trop élevé de tâches ménagères et surtout si la répartition est injuste. Cependant, l'étude montrait alors une proportion supérieure de femmes avec symptômes dépressifs, correspondant à la proportion de femmes en charge alors, dans les couples, des tâches ménagères. Et ce n'était pas tant la quantité réelle de tâches qui importait mais le sentiment d'injustice dans leur répartition qui conduisait à des sentiments d'anxiété, de démoralisation, de dépression et d'inquiétude. Chez les hommes comme chez les femmes. L'étude indiquait alors, qu'en moyenne, les hommes mariés actifs déclaraient effectuer 37 % des travaux ménagers vs 70% pour les femmes. Et les femmes actives qui effectuaient 45% ou moins des tâches ménagères étaient au niveau de risque minimum de dépression.
Enfin, l'étude mettait l'accent sur une perception peu valorisante des tâches ménagères en relation avec la détresse psychologique.
Mais le choix n'est pas toujours possible. Notons cette étude plus récente, présentée en 2011 au Congrès de l'American Sociological Association, qui révèle que la crise a plutôt incité les hommes qui ont perdu leur emploi, à revaloriser les tâches domestiques auxquelles de fait, ils participent de plus en plus. Ces hommes déclarent apprécier la poursuite de l'activité professionnelle de leur femme qui contribue précieusement aux revenus du ménage.
En conclusion, c'est probablement une répartition plus juste des tâches ménagères entre conjoints, prenant en compte les situations professionnelles de chacun qui devient une condition fondamentale pour l'équilibre financier et psychologique du couple.
Sources: Dag van de Sociologie 2013-11-07 via Ugent Gender differences in depression by type of household: effects of financial and housework contributions
Journal of Health and Social Behavior (1999) Gender, household labor, and psychological distress: the impact of the amount and division of housework
American Sociological Association “It's a Blessing That My Wife Still Works: Balancing Masculinity and Economic Dependence on Women During Unsettled Times" (Visuel © JackF - Fotolia.com)
Lire aussi: TRAVAIL et dépression: Même les Supermamans peuvent avoir le blues –
PERTE D'EMPLOI: Comment les hommes préservent leur identité -
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